Mardi 19 septembre 2017 19h30 | Coopérative Paradis

Synopsis KEDI n'est pas un documentaire sur les chats de maison ou errants que vous croisez parfois dans votre jardin. KEDI est un film sur de centaines de milliers de chats qui ont parcouru la métropole d'Istanbul, librement, pendant des milliers d'années, traversant la vie des gens en intérieur ou extérieur, d'une façon unique, animal vivant entre les mondes sauvages et «apprivoisés». Les chats et leur chatons, apportent la joie et donne aux êtres humains la possibilité d'une réflexion sur la vie et leur place dans la vie. À Istanbul, les chats sont des miroirs de nous-mêmes.

CRITIQUE CINÉMA
Voir Istanbul à hauteur de chat dans «Kedi»
Julie Carpentier - Le devoir

Il y a Sari la maman débrouillarde, Bengü l’amoureux, Psikopat la psychopathe jalouse, Deniz le sociable, Aslan Parçasi le chasseur, Duman le gentleman glouton, Gamsiz le joueur un peu brute, Ginger le petit nouveau dans le quartier, Bombis le capitaine du bateau. Kedi suit la vie des chats harets d’Istanbul. Il y en a des milliers.

Les Stambouliotes interviewés dans ce documentaire ne sont pas des spécialistes ou des académiciens. Ce sont des citoyens qui vivent leur vie en interaction avec les chats de leur quartier. Leurs commentaires sont contemplatifs, spontanés et profonds. Ils ont pris la responsabilité de s’occuper de ces chats, de les nourrir, de les amener chez le vétérinaire — et d’additionner les ardoises ! — ou, plus révélateur encore, de simplement les observer. Ils connaissent la personnalité de chaque félin, leurs préférences, ce qu’ils détestent, et se souviennent de leur première rencontre.

Ils confient volontiers à la caméra de la documentariste Ceyda Torun ce que ces chats apportent à leur existence. Ces poilus jouent différents rôles pour les humains qu’ils choisissent : psychologue, confident, ami, gardien, exterminateur (au plus grand contentement des restaurateurs), soigneur. Ces chats, arrivés de partout dans le monde sur des bateaux, ont vu des empires se construire et s’écrouler, de Constantinople jusqu’au XXIe siècle. Mais eux, ils sont toujours là, partout, couchés en boule sur un tabouret de bistro, sur un capot de voiture, sous la table d’un café, dans le port, sur les toits, au bas des portes d’entrée, sur le bord des fenêtres, sous les étals des marchés à attendre la moindre graine de nourriture tombée.

Dans d’autres villes, ils seraient vus comme une nuisance. À Istanbul, les chats sont considérés comme des symboles culturels. Les images de ce documentaire, souvent prises à hauteur de chat, sont absolument magnifiques, et font voir cette métropole à la frontière de l’Europe et de l’Asie d’un autre oeil. Certains sujets d’actualité sont soulevés, comme le féminisme en Turquie de nos jours et la gentrification des vieux quartiers, qui voient leurs arbres abattus pour laisser place à la construction de condos. « Que vont devenir les chats dans cette modernité sans verdure ? » s’inquiète une dame.

Un autre film sur les chats, pensez-vous ? L’attention est portée sur ceux-ci, mais c’est vraiment un portrait de société. Une lettre d’amour à cette mégapole dont les chats constituent l’âme. Plus émouvant encore, la cinéaste a réussi à capturer dans son documentaire remarquable la bonté humaine et animale dans sa forme la plus pure.

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Kedi - Au royaume des chats

de Ceyda Torun

Kedi - Au royaume des chats
Fiche technique
  • Année 2017
  • Genre Documentaire
  • Pays Turquie
  • Langue Turc
  • Sous-titres Français
  • Durée 79 minutes
  • Réalisation Ceyda Torun
Tarifs
  • 8 $ régulier
  • 7 $ réduit
  • gratuit 17 ans et moins
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