Synopsis Le réalisateur de "No", Pablo Larrain, explore la face sombre de l'Eglise catholique de son pays avec "El Club", prix de la mise en scène à Berlin.
Quatre anciens prêtres au passé trouble vivent dans une maison isolée, placée sous surveillance. Volontairement exilés par l’Église, ils sont rejoints par un cinquième homme, dont la présence réveille les péchés enfouis par les quatre précédents.
Dès les premières séquences, nous savons que nous sommes devant l’œuvre d’un grand auteur. Sur la musique classique d’Arvo Pärt, un homme entraîne un chien de course avant de le chronométrer sur la plage avec trois amis. On pourrait penser que ce sont des retraités en pension : il s’agit en fait de prêtres mis au ban de l’Eglise catholique, surveillés par une bonne sœur compréhensive. Lentement les secrets enfouis remontent à la surface des choses. Actes pédophiles complicité de crimes commis par la dictature, vente d’enfants pauvres… il y a quelque chose de pourri au sein de la société chilienne et Pablo Larrain nous l’expose de la manière la plus crue – la mise en scène façon Dogme participe à ce sentiment de proximité avec le Mal. Le propos du film serait insupportable si le réalisateur de «Tony Manero» regardait ses personnages de haut : il n’en est rien et les rires que le film convoque parfois sont si grinçants qu’ils provoquent immédiatement le malaise.
* Nommé aux Golden Globes 2016
(Meilleur Film étranger)
* Ours d’Argent – 65e festival de Berlin
* Louve d'Or - Festival du nouveau cinéma
Pablo Larraín: «Le fil conducteur entre tous mes films c’est l’impunité… La question est de savoir si on est tous égaux face à la loi et aussi face au regard de Dieu. C’est une question qui dépasse le cadre du Chili et de la dictature…»