Synopsis
Dolph Springer, antihéros un peu perdu, est à la recherche de son chien Paul, lui-même perdu. Il est contacté par Maître Chang qui lui révèle être la cause du kidnapping. Il est spectateur, souvent malgré lui, des nombreuses péripéties d'un jardinier incompétent, d'une standardiste d'une société de pizza nymphomane, d’un voisin fugueur, d'un détective et d'un Maître Chang.
Pourquoi le réveil de Dolph (Jack Plotnick) indique-t-il 7h60 au lieu de 8h00 ? Pourquoi pleut-il dans son bureau ? Pourquoi… ? Des interrogations, Wrong en suscite à la pelle. Livre-t-il les réponses pour autant ? Non, à moins que… À moins que le spectateur accepte de lâcher prise et de suivre Dolph dans ses angoisses finalement pas si drôles. Car sous ses airs de comédie décalée (aux hommages cinéphiles réjouissants), c'est bel et bien une réflexion acerbe sur notre société que propose Wrong. Pointant avec étrangeté les symptômes de la dépression (de la perte d'estime de soi et de motivation à la paranoïa) de son protagoniste plongé dans une spirale de solitude et de doute, Quentin Dupieux parvient - une nouvelle fois - à marier absurde et critique, humour et gêne, et pointe du doigt notre civilisation glacée et glaçante. Si Dolph ne trouve plus sa place, est-ce parce qu'il (s')est perdu ou parce qu'on la lui a supprimée ? Viré de sa boîte comme de son univers, il est l'incarnation de nos peurs en pleine crise mondiale. Une réussite. Sérieusement.
Le film a entièrement été filmé avec une caméra numérique prototype, la HD-Koi, qui aurait la particularité selon certaines rumeurs de pouvoir filmer jusqu'en 10k1. Quentin Dupieux n'en est pas à sa première expérimentation technique, puisqu'il avait en 2010 avec son film Rubber expérimenté les facultés de Kinéscopage des Reflex vidéos en tournant son film avec deux Canon EOS 5D Mark II2.